Afin de rester la plus transparente possible et de ne tromper personne, je songeais depuis quelque temps déjà à élaborer une « charte de partenariat », sorte de contrat entre le blog Les Cookines, les entreprises et partenaires qui me contactent et SURTOUT, les lecteurs et gourmands que vous êtes.
Agir de manière éthique et responsable n’est pas toujours facile lorsqu’on est « blogueur-euse », les tentations sont grandes, les propositions alléchantes et parfois, elles nous poussent à faire des choix allant à l’encontre nos convictions (ou du moins à les repousser un petit peu) – haha j’ai l’impression de parler d’un vaste réseau de corruption. Je me suis donc dit que de mettre tout ça en forme, à plat et de manière très claire, pourrait être utile à la fois pour moi (lorsqu’il s’agit d’expliquer à un partenaire pourquoi son produit ne me convient pas car non, je ne mange toujours pas de barres minceur protéinées industrielles), mais aussi pour les lecteurs qui se demandent toujours ce que « cache » un partenariat (un salaire exorbitant, des vacances dans une villa en Polynésie ou mon poids en chocolat – j’avoue que ça, ça me plairait …). L’idée est que chacun s’y retrouve et surtout que tout le monde comprenne comment fonctionne mon blog.
La question centrale – et évidemment sujette à débat – est : « Pourquoi accepter des partenariats ? » :
Et je dois dire que cette question me travaille vraiment, en raison de mes convictions d’abord mais aussi parce que les partenariats peuvent nous jouer des tours …
J’ai tourné le problème dans tous les sens. Je pourrais évidemment tout nettement les refuser, suivre mon chemin, continuer de progresser dans le zéro déchet, suivre mes principes et travailler uniquement sur ce que je vis au quotidien … je suis absolument d’accord avec ça, et idéalement c’est ce que j’aimerais faire.
MAIS … les partenariats sont aussi utiles pour moi.
D’abord, parce que j’ai un travail dans la « vraie vie » – je vous rappelle que je suis prof d’histoire-géo – que je l’adore ce travail et qu’il occupe les ¾ de mes semaines. Je n’ai donc ni le temps, ni les moyens financiers de m’occuper seule de la veille nécessaire à tout bon blog. Les partenariats me permettent ainsi de découvrir des produits, de les tester gratuitement et d’en parler ensuite dans un article ou sur les réseaux sociaux. C’est un vrai gain de temps, et surtout de contenu qualitatif lorsque les posts sont réfléchis. Ils me poussent aussi à diversifier les sujets d’articles.
Par ailleurs, c’est un moyen de toucher plus de monde. Les partenariats me permettent souvent de gagner de nouveaux lecteurs (ou « followers » si vous voulez), grâce au relais qu’ils créent sur leurs propres plateformes, grâce aux concours aussi. C’est du gagnant-gagnant. Je sais bien que tous et toutes ne resteront pas, tous et toutes ne seront pas des lecteur-rice- s assidu-e-s ; mais certain-e-s resteront et s’intéresseront. Alors oui, je pourrais ranger ma mégalomanie et me dire que si ma mère et mes cousins likent mes photos et testent ma bûche de Noël c’est déjà « vachement bien », mais ce n’est pas l’objectif. Je veux défendre des valeurs que vous connaissez déjà (éthiques, écolos, environnementales) et partager avec le plus grand nombre un mode de vie qui m’est cher. Gagner en visibilité est donc important pour donner du sens à ce que je fais et de la crédibilité à mon engagement. Ce blog, c’est un peu ma mission, quelque chose que j’ai envie de construire à plusieurs (#supercookines).
Quelques précisions concernant la rémunération :
Je vais tuer dans l’œuf les fantasmes de certains, mais je crois en réalité ne rien vous apprendre : peu de blogueur-se-s vivent de leur travail – ce n’est évidemment pas mon cas, ni mon but. Ce que je demande par article est loin d’être exorbitant mais me semble correct malgré tout en raison du travail fourni. Je pars du principe qu’aucun travail ne devrait être gratuit (et je distingue bien le « service rendu » du « travail »). Le tarif indiqué me permet en fait d’entrer dans mes frais d’achats (lorsque je crée une recette par exemple et que je dois acheter du matériel ou des ingrédients) et de compenser le temps consacré à l’élaboration de l’article dans son ensemble.
Pour indication, un article avec recette et photos me prend au minimum 2h30 à 3h de travail (confection de la recette, shooting, retouche photo, rédaction, relecture …) – parfois c’est une journée entière … s’y ajoutent les échanges de mails avec l’intéressé, parfois l’organisation de concours … Alors OUI, j’aime ça et ne vois absolument pas cette activité comme une corvée, mais elle est chronophage, on peut s’y perdre, rater une recette, des photos et tout recommencer … ça reste du temps que je consacre entièrement à des tiers.
Sachez quand-même que plus de 90 % des articles de ce blog sont personnels et NON-sponsorisés, et que ce n’est pas prêt de changer.
De la sincérité des articles sponsorisés :
Là est la question et vous n’aurez malheureusement d’autre choix que de me faire confiance sur ce point. Je le redis ici : je refuse de publier des articles à valeur négative. C’est un choix qui m’est propre, beaucoup de blogueur-se-s ne sont pas du même avis, mais je considère que mon point de vue, qui est personnel, doit rester un avis personnel et n’engager que moi. Je ne suis pas là pour émettre un jugement divin sur tel ou tel produit et ne me permettrais jamais de cracher sur le travail de quelqu’un. Le jugement négatif peut être destructeur et je refuse de me lancer là-dedans. Il m’arrive évidemment de pousser quelques coups de gueule, comme tout le monde, de critiquer certaines pratiques, de remettre en cause tout un système … Mais souvent, dans ces cas là, je vous renvoie plutôt à des articles et des posts de personnes bien plus compétentes et qualifiées que moi pour le faire (et bien plus crédibles en fait).
Mes solutions face à cela :
– Premièrement : La sélection des partenaires : en étudiant à la fois leurs produits en amont, mais aussi leur philosophie, leur engagement … Seuls les produits favorables aux logiques durables, écologiques, sociales, équitables, humaines et respectueuses des êtres vivants auront mon attention ; soit uniquement des produits en accord avec les principes que je veux défendre ici.
– Deuxièmement : La possibilité d’annuler ou de rendre caduc tout partenariat si à l’arrivée chez moi le produit ne me convient pas – ou si je me rends compte que les conditions annoncées au départ n’y sont pas.
– Troisièmement : La transparence dans la rédaction. Je l’ai dit, je ne parle d’un produit que s’il m’a vraiment plu. Mais évidemment, je m’autorise également à le comparer à d’autres marques similaires, et surtout à proposer des alternatives moins coûteuses ou plus naturelles s’il s’agit de produits industriels. Je ne suis pas là pour faire de la publicité mensongère ou de la dissimulation, et je m’y engage fermement. C’est d’ailleurs quelque chose que j’aimerais retrouver plus souvent dans le contenu des blogs.
Enfin, quoi qu’il arrive, je reste maîtresse de ce que j’écris. Les marques partenaires peuvent évidemment reprendre mes articles pour les diffuser sur leurs propres plateformes, mais en aucun cas elles ne peuvent en transformer le contenu ou le publier de manière partielle. C’est tout, ou rien. Et j’y tiens.
Alors évidemment tout n’est pas parfait dans le meilleur des mondes. Si je pouvais supprimer le transport, les emballages, le plastique, ce serait encore mieux. Mais ce serait tellement hypocrite de vous faire croire que c’est ainsi que je vis. Il faut trouver un « juste » équilibre entre le monde moderne et ce qu’on veut en faire (enfin c’est ce que je pense). Sachez enfin que lorsque je fais un retour écrit sur un produit à l’expéditeur, j’évoque toujours la question du suremballage (surtout aux mauvais élèves). Je ne sais pas si cela a un impact quelconque mais j’y tiens. Remettre systématiquement la faute sur le consommateur est facile, comme si le poids du monde reposait sur les épaules des simples citoyens. C’est aussi et surtout aux producteurs et aux industriels de montrer l’exemple, de faire les efforts, de créer le monde de demain, et ce sont donc eux les premiers acteurs de l’environnement. Créer des envies et des besoins fait partie du rôle qu’ils se sont donnés dans la société. Je suis convaincue que si chacun y met du sien, le changement attendu se produira. Un peu d’optimisme dans la vie ça fait vraiment du bien. Non ?
J’espère en tout cas avoir répondu à toutes vos interrogations à ce sujet. Cette charte est un contrat, un engagement de ma part, et tout manquement à ces nouvelles règles aura le mérite d’être signalé. C’est un peu la nouvelle Constitution du blog, sauf qu’ici j’essaierai de ne pas couper trop de têtes. En tout cas sachez que d’avoir mis tout ça au clair me fait vraiment du bien. C’était ça le but, en fait … :)
♥ Cœur sur vous et à très vite ! ♥